Chronique villageoise
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Chronique villageoise
Chronique d'un village français sous l'isolation,
Le 10 Avril, la horde schisteuse brunâtre franchit le drain bétonné de notre bunker souterrain recti-ligne imaginé au cours de la 3eme République.
Le village coupé du monde et abandonné des autorités tutélaires, s'organise pour encaisser les quelques semaines d'inoccupation que vont lui imposer cette défaite face aux éléments déchaînés. Les naïfs gueuletonnent docilement à la barbe des services civiques démobilisés et rassurés par ces barbecuistres festifs.
Pendant ce temps l'ennemi poursuit son travail de sape et fissure les bases de l'édifice fleuron de notre civilisation centenaire.
Les petits officiers et surtout sous officiers claironnent sur l'hymne de la méthode Coué : la victoire est proche, juste un effort, la terre natale reconnaitra les siens, la fleur au fusil, ils envoient leurs administrés au casse pipe.
La première bataille dite du 15 juin est perdue, les disciplinés y croient toujours, le désastre du 10 juillet suivra, les disciplinés du premier jour y croient toujours, la déroute du 20 juillet survient, le petit père la victoire annonce alors une percée sur le flanc gauche pour sauver les femmes, les enfants, les laborieux, c'est la marche à la mort, ceux qui ne suivent pas crèvent sur les bords du sentier, trop de Aymes, trop de haine.
Une bande hétéroclite de veilleurs, lanceurs d'alarme, francs tireurs et partisans d'une réaction immédiate des autorités publiques organise la résistance à l'inaction et à l'abandon par le service public de notre vallée.
Ces collectivistes impies stigmatisent les frileux, les incompétents, les poltrons, les équilibristes, les menteurs, les traitres, les branleurs tous ces généraux bardés de médailles qui font l'admiration des naïfs canotant sous la pluie, pataugeant dans la boue, dégoulinant sous un soleil de plomb ou trimant à leur labeur.
Nos commissaires du peuple se substituent alors aux instances officielles absentes du champ de bataille qu'elles ont abandonné sans combattre.
Les commissions écoutent, réunissent, échangent, amassent les dossiers, trouvent les contacts secrets, rencontrent les forces de libération, les services de renseignement s'activent, un réseau est créé.
L'espoir renaît, nous sommes le 18 juin, la percée médiatique est réussie mais plusieurs de nos membres seront blessés au plus profond de leur coeur par des naïfs qui ne voient pas l'ampleur de cette guerre de survie.
Les lettres officielles partent et les réponses arrivent, les commissions bourdonnent comme des ruches en aout. Les manifestations, rassemblements et meetings se succèdent mais nous sommes toujours dramatiquement seuls.
Le front haut alpin, le plus faible est enfoncé sans coup férir. Nous déplorons cependant une trahison dramatique, au cours d'une opération héliportée , un ordre de mission est falsifié, nous sommes déçus, une fois de plus.
L'ennemi tente de s'emparer à plusieurs reprises de nos listes de contact, heureusement un cloisonnement judicieux empêche toute intrusion criminelle.
L'armée régulière en débandade, tente alors une manoeuvre de diversion pour sauver ces derniers dégradés, au 82 eme jour après la fin du service public, elle jette une missive à la mer, mais au sortir de leur hiver, les faux bourdons sont bien engourdis et leur premier coup d'aile a déjà 1 mois de retard quand ils sortent de la ruche municipale.
Au niveau de la division 38, l'artillerie est lourde et il nous faut de l'aide, il nous faut de l'aide! elle viendra car l'armée des mécontents grossit chaque jour, nourrie au pis de l'incurie de nos roitelets locaux loco.
Ami entends-tu ce soir,
La montagne gronde, elle crie sa colère, elle en appelle aux citoyens, elle veut soulever le lac, briser le barrage que lui impose les hommes, les petits hommes.
Vous, mes soeurs, mes frères, mes voisins, mes amis, vous qui souffrez dans votre chair et dans votre âme, vous qui voulez briser les barrages dressés par les hommes contre les hommes, écouter le cri de cette montagne qui est notre, cette montagne qui défie la nature, pensez à vos familles, à votre terre, à vos racines et faites ce que vous dicte votre coeur.
Un fusillé du Mont Vallée Rien
Le 10 Avril, la horde schisteuse brunâtre franchit le drain bétonné de notre bunker souterrain recti-ligne imaginé au cours de la 3eme République.
Le village coupé du monde et abandonné des autorités tutélaires, s'organise pour encaisser les quelques semaines d'inoccupation que vont lui imposer cette défaite face aux éléments déchaînés. Les naïfs gueuletonnent docilement à la barbe des services civiques démobilisés et rassurés par ces barbecuistres festifs.
Pendant ce temps l'ennemi poursuit son travail de sape et fissure les bases de l'édifice fleuron de notre civilisation centenaire.
Les petits officiers et surtout sous officiers claironnent sur l'hymne de la méthode Coué : la victoire est proche, juste un effort, la terre natale reconnaitra les siens, la fleur au fusil, ils envoient leurs administrés au casse pipe.
La première bataille dite du 15 juin est perdue, les disciplinés y croient toujours, le désastre du 10 juillet suivra, les disciplinés du premier jour y croient toujours, la déroute du 20 juillet survient, le petit père la victoire annonce alors une percée sur le flanc gauche pour sauver les femmes, les enfants, les laborieux, c'est la marche à la mort, ceux qui ne suivent pas crèvent sur les bords du sentier, trop de Aymes, trop de haine.
Une bande hétéroclite de veilleurs, lanceurs d'alarme, francs tireurs et partisans d'une réaction immédiate des autorités publiques organise la résistance à l'inaction et à l'abandon par le service public de notre vallée.
Ces collectivistes impies stigmatisent les frileux, les incompétents, les poltrons, les équilibristes, les menteurs, les traitres, les branleurs tous ces généraux bardés de médailles qui font l'admiration des naïfs canotant sous la pluie, pataugeant dans la boue, dégoulinant sous un soleil de plomb ou trimant à leur labeur.
Nos commissaires du peuple se substituent alors aux instances officielles absentes du champ de bataille qu'elles ont abandonné sans combattre.
Les commissions écoutent, réunissent, échangent, amassent les dossiers, trouvent les contacts secrets, rencontrent les forces de libération, les services de renseignement s'activent, un réseau est créé.
L'espoir renaît, nous sommes le 18 juin, la percée médiatique est réussie mais plusieurs de nos membres seront blessés au plus profond de leur coeur par des naïfs qui ne voient pas l'ampleur de cette guerre de survie.
Les lettres officielles partent et les réponses arrivent, les commissions bourdonnent comme des ruches en aout. Les manifestations, rassemblements et meetings se succèdent mais nous sommes toujours dramatiquement seuls.
Le front haut alpin, le plus faible est enfoncé sans coup férir. Nous déplorons cependant une trahison dramatique, au cours d'une opération héliportée , un ordre de mission est falsifié, nous sommes déçus, une fois de plus.
L'ennemi tente de s'emparer à plusieurs reprises de nos listes de contact, heureusement un cloisonnement judicieux empêche toute intrusion criminelle.
L'armée régulière en débandade, tente alors une manoeuvre de diversion pour sauver ces derniers dégradés, au 82 eme jour après la fin du service public, elle jette une missive à la mer, mais au sortir de leur hiver, les faux bourdons sont bien engourdis et leur premier coup d'aile a déjà 1 mois de retard quand ils sortent de la ruche municipale.
Au niveau de la division 38, l'artillerie est lourde et il nous faut de l'aide, il nous faut de l'aide! elle viendra car l'armée des mécontents grossit chaque jour, nourrie au pis de l'incurie de nos roitelets locaux loco.
Ami entends-tu ce soir,
La montagne gronde, elle crie sa colère, elle en appelle aux citoyens, elle veut soulever le lac, briser le barrage que lui impose les hommes, les petits hommes.
Vous, mes soeurs, mes frères, mes voisins, mes amis, vous qui souffrez dans votre chair et dans votre âme, vous qui voulez briser les barrages dressés par les hommes contre les hommes, écouter le cri de cette montagne qui est notre, cette montagne qui défie la nature, pensez à vos familles, à votre terre, à vos racines et faites ce que vous dicte votre coeur.
Un fusillé du Mont Vallée Rien
Sauf Aléa- Messages : 57
Date d'inscription : 12/06/2015
Re: Chronique villageoise
Je trouve cela drôlement bien dit !
Sonia Paquet- Messages : 54
Date d'inscription : 10/06/2015
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